Ses origines
Lorsqu’il s’agit de secret et de sacré, il est souvent question de la franc-maçonnerie.
Bien que les premières véritables loges de francs-maçons ne soient apparues qu’au XVIIe siècle en Écosse et en Angleterre, l’origine de cette association remonte bien plus loin dans l’histoire.
Au départ, elle est née de la réunion des corps de métier de constructeurs, les bâtisseurs de cathédrales. Ces maçons étaient organisés en sociétés fraternelles afin de transmettre leurs savoirs et travaillaient partout où les grandes constructions les appelaient. Pouvant comparer les lois et les coutumes des diverses régions d’Europe traversées, ils étaient donc plus tolérants que des ouvriers sédentaires et disposaient d’un réseau de solidarité et d’entraide. Par exemple, lors des guerres de religion, les franc-maçons ont aidé beaucoup de gens poursuivis par l’Église ou les Rois: alchimistes, kabbalistes, juifs, protestants… Ils étaient donc « francs », c’est-à-dire libres de tout engagement. Mais ils avaient surtout des règles morales très précises comme la pratique religieuse, l’apprentissage de leur métier auprès de maîtres, l’enseignement des techniques acquises à leurs pairs ainsi que de garder les secrets du métier à ceux ne faisant pas partie de leur corporation. De là vient le fameux secret que les francs-maçons jurent de garder et pour lequel ils ont de tout temps attiré la méfiance à leurs égards.
On appelle donc franc-maçonnerie « opérative » celle qui est née des corps de métier de constructeurs et dont les plus connus sont les bâtisseurs de cathédrales du début du Moyen âge.
Lors du déclin des grands travaux architecturaux, les franc-maçons commencèrent à admettre dans leurs rangs, des hommes qui, sans être du métier, partageaient le même idéal d’entraide et d’amour du travail bien fait. On les appelait alors « franc-maçons acceptés ».
C’est ainsi que naquit la franc-maçonnerie moderne.
Elle se décrit comme une « association essentiellement philosophique et philanthropique », comme un « beau système de morale enseigné sous le voile de l’allégorie au moyen de symboles » ou encore comme un « ordre initiatique » et donc une organisation associative pratiquant des rituels initiatiques faisant référence à un secret maçonnique et à l’art de bâtir. Elle s’est toujours placée sous le patronage symbolique de tous ceux qui firent progresser l’art de bâtir ainsi que ses valeurs et ce, tout au long de l’histoire.
Elle prodigue un enseignement ésotérique, adogmatique et progressif à l’aide de symboles et de rituels et encourage ses membres à œuvrer pour le progrès de l’humanité tout en laissant à chacun de ceux-ci le soin de préciser le sens de ces mots. Elle réunit dans de nombreux pays, des adeptes ayant pour but de travailler à leur amélioration spirituelle et morale et ce, bien que ses pratiques soient variables selon les pays et les époques.
Elle s’est structurée au fil des siècles autour d’un grand nombre de rites et de traditions entraînant ainsi la création d’une multitude d’obédiences ne se reconnaissant pas toutes entre elles.
La franc-maçonnerie est organisée en loges, groupes fondamentaux et seuls ayant le pouvoir essentiel d’initier de nouveaux membres. Ces loges sont elles-mêmes regroupées en obédiences qui sont des fédérations de loges (ou ateliers) ou de rites qui ont une même constitution et ayant donc des orientations spécifiques. Ainsi, il existe des obédiences différentes: masculines, féminines et mixtes. Certaines obédiences s’intéressent plus particulièrement aux questions ésotériques ou spirituelles tandis que d’autres donnent plutôt l’accent aux domaines symboliques, humanitaires ou d’ordre social..
L’expression « Ordre maçonnique » désigne l’idéal d’une franc-maçonnerie universelle dont la bienfaisance et l’entraide mutuelle sont leurs principaux moyens d’action. Les membres aident ceux de leurs frères malades ou privés d’emploi, participent aux frais de leurs obsèques et assistent si besoin leurs veuves ou leurs orphelins, surtout à une certaine époque où il n’existait pas encore de protection sociale publique.